Le Surintendant de police (SP) Ashik Jagai a provisoirement été inculpé le 14 août sous l’article 7 (1) de la POCA qui stipule que « any public official who makes use of his office or position for a gratification for himself or another person shall commit an offence and shall, on conviction, be liable to penal servitude for a term not exceeding 10 years. »

Il est accusé d’avoir autorisé illégalement des paiements pour un montant global de Rs 86 m à Yusuf Ali Hamud Hossen, son bras droit à la défunte SST. La FCC ne peut enquêter ni inculper quelqu’un pour détournement (‘Embezzlement’) qui tombe sous le code pénal, l’article 333 (2) s’appliquant spécialement à un fonctionnaire. Sous le code pénal, c’est la police qui est mandatée à enquêter et poursuivre éventuellement un policier …

La question qui se pose après cette inculpation : le SP Jagai a-t-il pris le risque de participer à un détournement juste pour faire plaisir à son bon ami Hossen, sans rien en retour ? Hossen a-t-il conservé tout le butin ou en a-t-il redistribué ? Si oui, à qui ? L’enquête ne fait que commencer et sera longue, comme l’a promis l’avocat d’Ashik Jagai, Me Raouf Gulbul qui s’y connait bien, en longues enquêtes…

Il faudra suivre le ‘money trail’ qui toutefois risque de s’arrêter à Yusuf Hossen ou Yeshdeo Seeboruth si ces derniers maintiennent qu’ils ont remis l’argent à des informateurs dont ils ne voudront pas révéler l’identité. En attendant, il semble bien que la FCC ait pu coincer Jagai pour avoir recommandé ces paiements.

L’homme et ombre de Jagai

Yusuf Ali Hamud Hossen suivait partout Jagai. Y compris dans l’émission de Top FM du 14 juin 2023 où Jagai était l’invité de Murvin Beetun. Jagai y avait débarqué ce jour-là comme pour une descente des lieux, escorté par au moins vingt personnes dont des bouncers du privé. Le SP et ses acolytes s’en sont pris au journaliste après l’émission en raison des questions que Jagai et ses deux avocats avaient jugées déplacées. Murvind Beetun avait par la suite déposé plainte à la police contre plusieurs membres du SST dont Hossen qui l’avait menacé. Cependant, personne n’a été inquiété. Murvind Beetun, lui, a dû démissionner de la radio.

Il y avait aussi deux non-invités qui participaient à l’émission, les avocats Samad Goulaumally et Ashley Huranghee. Mais on ne les a pas vus le 14 août en cour de Port Louis.

Les victimes politiques de Jagai

Elles sont, entre autres, Raquel Jolicoeur, Darren l’Activiste, Ivann Bibi, Sherry Singh, Vimen Sabapati, Akil Bissessur et bien sûr Bruneau Laurette. Mais il y avait encore d’autres comme cet homme d’affaires du sud, une femme d’affaires de Curepipe, le Dr Jeetun, Ashik Fulena, Shakil Ramsooder, Harish Chundunsingh. Ceux-ci n’avaient pas été inquiétés pour des affaires de drogue mais ont subi d’autres tracasseries comme de l’extorsion. La plupart étaient ciblées en raison soit de leur opposition au pouvoir MSM soit en raison de la proximité de leurs rivaux avec le pouvoir MSM. Dans au moins un cas, celui d’Akil Bissessur, celui-ci affirme que Jagai recevait des instructions par téléphone de Kobita Jugnauth. Il ne serait pas difficile de retrouver les traces. Le portable du SP est maintenant entre les mains de la FCC. Parlera-t-il ?

 

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