Paul Bérenger a réuni la presse le 7 août pour la première fois depuis les élections et en solo pour parler surtout énergie. « Depi 10 ans mo pe dire ki bisin renouveler masines. » Oui, il l’a dit, même depuis 15 ans, comme le rappelle Ivan Collendavelloo. Oui, il a parlé de risques de black-out, de délestage. Sauf qu’il n’y en a jamais eu, lui a répondu Joe Lesjongard.

Paul Bérenger avait interrompu ses discours alarmistes après le scandale St Louis dans lequel il serait impliqué avec d’autres. Toutefois, il a repris le couplet à partir de 2019, et vient de recommencer une fois au pouvoir. Et que propose-t-il ? 

Mister Black-out

Mr Black-Out exclut plutôt. D’abord le recours aux générateurs des hôtels car pour lui il faudra désormais payer ces derniers « qui ne sont pas des œuvres charitables. » Touchante sollicitude pour ces hôteliers !

Et le solaire, l’éolien et la bagasse ? C’est une solution pour le moyen et le long terme, dit-il. « Ce qu’il nous faut maintenant, c’est du ‘baseload’, pas de l’énergie intermitente. » Et, précise-t-il, il y a un problème de batterie pour stocker l’énergie ‘renouvelable’ produite. « Il faudra attendre que de meilleures batteries soient inventées ! » Tout en ajoutant, histoire de rassurer les écolos : « Il nous faut développer le renouvelable… » phrase qui reviendra plusieurs fois, comme un leitmotiv. 

Et le gaz naturel liquéfié (GNL) ? Non, dit le spécialiste Paul Bérenger. « Ça coûte trop cher. » Et d’émettre une deuxième réserve : « Le marché mauricien est-il assez grand pour le GNL ? »

On retourne alors à la bonne vieille huile lourde, bien polluante ? Réponse de l’ingénieur Paul Bérenger : « Toutes les turbines datent de 25-30 ans et tombent en panne une après l’autre, y compris dans le secteur privé. » On achète de nouvelles turbines alors ? Réponse du DPM qui n’est pas ministre de l’énergie : « cela prendra 2 à 3 ans. Il nous faut du ‘baseload et maintenant. »

Mais comment éviter les black-out ? Il y a deux solutions temporaires, selon le scientifique Bérenger : « D’abord, le Powership… Mais il n’y a pas que la Turquie. Il y a le Japon, les Etats-Unis… » On se souvient de la rencontre de l’ambassadeur américain avec Patrick Assirvaden… « De plus, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir nous en procurer. Puis c’est cher, c’est mauvais pour l’environnement. » Comme le charbon ? Et haussant le ton : « et il y a beaucoup de corruptions là-dedans ! Mo conner moi. » Parole d’expert !

Malgré tout ce qu’il vient de dire, Paul Bérenger n’exclut pas le Powership comme solution temporaire « pou barre goal. » Deuxième solution proposée par le CEB et Patrick Assirvaden qu’il ne cite pas cependant : « ena pe cause moteurs mobiles. » Or, le technicien Paul Bérenger est formel : « Je n’y crois pas. » On est prié de le croire sur parole. Il n’a pas exclu toutefois cette option.

Retour au charbon !

Que fait-on alors, Monsieur je-sais-tout ? Encore une fois, Bérenger recommande plutôt ce qu’il ne faut pas faire : « On ne peut pas se débarrasser du charbon de sitôt » tout en disant le contraire « le plus tôt sera le mieux. » Pourtant, le connaisseur Paul Bérenger venait de reconnaitre que les moteurs des IPPs sont à remplacer.

Ainsi parlait le grand Paul Bérenger, expert en énergie chaque 5 ans. Le Professeur Khalil Elahee et les autres peuvent aller se rhabiller !

Encadré

Et l’économie d’énergie ?

Pour couronner son discours du 7 août, Paul Bérenger a déclaré, contre toute attente, que malgré le retour au charbon et aux solutions temporaires, « il est trop tard pour éviter les coupures cet été. » 

Cependant, fidèle à ses habitudes anti-écolo, il n’a pas appelé à la sobriété énergétique, comme le prône le Prof Khalil Elahee. On se rappelle que malgré la campagne timide du gouvernement pour économiser l’énergie, la consommation n’avait pas diminué sensiblement.

Pourquoi ne pas augmenter le tarif pour les riches, ceux qui laissent leurs lumières allumées pour rien, ceux qui abusent de l’utilisation des climatiseurs ? Est-ce pour ne pas réduire le montant à payer aux IPPs et aux fournisseurs de carburants ? Est-ce pour pouvoir continuer à justifier l’acquisition de nouvelles turbines ?

Sans la lutte contre le gaspillage, a prévenu le Professeur Khalil Elahee, il y aura encore du délestage. Pour Paul Bérenger, il y en aura de toute manière et même des ‘black-out.’ « Mais j’espère me tromper. » En vérité, il se trompe depuis 15 ans !

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