Banque de Maurice : Pas de réunion du board

La Banque de Maurice (BOM) est décidément gérée comme une petite entreprise privée non cotée en bourse. Selon l’article 21 de la BOM Act, le conseil d’administration doit se rencontrer « at least once every 2 months. » Et cela a été la pratique de tout temps, nous dit-on.

Or, ce serait la première fois que le board ne s’est pas réuni dans le délai strict de deux mois. La dernière réunion a eu lieu le 11 juin 2025 et à ce jour (21 août), il n’y en a pas eu. On ignore la raison de ce retard. Normalement, c’est le gouverneur Rama Sithanen – qui est aussi le président du board – qui convoque les réunions. Mais il ne l’a ni fait ni fourni des explications aux autres membres du board pour le retard.

Il semble bien que le gouverneur ait violé la BOM Act en ne convoquant pas la réunion du board à la date prévue. Y aura-t-il de sanction ? Qui en décidera éventuellement ? Le board en principe. Mais le problème c’est que ce board est dirigé par le même Sithanen. Et il ne veut pas convoquer de réunion !

Cette toute-puissance et les autres abus commis en toute impunité détonnent avec le traitement réservé aux simples employés de la BOM, surtout s’ils sont syndicalistes. Ainsi, Chid Rughoobur, le président de la Bank of Mauritius Employees Union, subit en ce moment une tracasserie pour une peccadille procédurale.

Après avoir été victime le 14 juillet de brutalités policières, Chid Rughoobar est accusé le 8 août par la direction de la BOM de ne l’en avoir pas informé ‘without delay.’ Pourtant, il l’avait fait et en écrit le 16 juillet. Et dans sa lettre, il faisait mention d’une conversation à propos de l’incident qu’il avait eue au téléphone dès le 14 juillet avec le responsable qui signera quand même la lettre du 8 août lui reprochant de n’avoir pas averti promptement la direction de l’incident.

En tout cas, pour ce ‘retard’ de deux jours mis pour avertir la BOM de cet incident, la victime de brutalités policières doit maintenant faire face à un comité disciplinaire qui peut « entail your dismissal » souligne la lettre.

Rama Sithanen donne encore une fois l’exemple !