C’est un fonctionnaire de la Beach Authority, un Beach Enforcement Officer, qui a alerté le ministère des Terres et du Logement dès juillet 2024 à propos du Kalimaye érigé sur la plage publique de Tamarin. Et c’est ce même fonctionnaire qui écrira plusieurs fois, soit le 6 novembre, le 4 décembre, le 16 janvier et le 23 janvier au secrétaire permanent du nouveau ministre des Terres, Shakeel Mohamed, pour demander que les travaux d’agrandissement du kalimaye soient stoppés.
Quatre lettres de rappel en un peu plus de 2 mois ? Pourquoi cette insistance de sa part ? Du côté du ministère des Terres, c’était l’hésitation à agir et on les comprend : l’affaire concerne un lieu de culte hindou et le ministre est musulman. Celui-ci a souvent été la cible sur les réseaux sociaux d’un groupe sectaire notamment et portant le nom de ‘Proud Hindu’.
Cependant, après toutes ces lettres dont le ton est parfois étonnamment autoritaire pour un simple fonctionnaire s’adressant à un secrétaire permanent, le ministère a dû servir une ‘notice’ à ceux concernés par le kalimaye. Cela, d’autant que cette affaire de construction illégale date de juillet 2024 et que depuis, le lieu de culte a été agrandi malgré les ‘stop orders’ signifiés en juillet et août 2024. La construction couvre maintenant une superficie de 35 m².
Pas de démolition
En servant la notice pour le kalimaye de Tamarin, comme l’a dit Shakeel Mohamed le 8 juillet, le ministère visait surtout à décourager les velléités d’agrandissement de structure illégale et non à démolir le ‘temple’ et ses divinités.
Il faut savoir que dernièrement plusieurs interventions du ministère des Terres ont abouti à la démolition de structures illégales comme à l’Ile aux Bénitiers, cela après les signalements par la Beach Authority. Cela ne plait pas, c’est évident. Est-ce pour cela que certains tentent de donner un teint communal à ces interventions ?
En tout cas, Shakeel Mohamed n’a pas tardé à en faire les frais. Ce qui est troublant dans cette histoire, c’est que le signataire de la lettre de la Beach Authority appartient justement au groupe ‘Proud Hindu’. C’est un ex-policier qui y avait été recruté sous l’ancien régime.
C’est pour ces raisons que l’on pense que ce Beach Enforcement Officier aurait agi non pour la légalité mais pour embarrasser Shakeel Mohamed et tout le gouvernement.
Si c’est vrai, la démarche du fonctionnaire en question équivaudrait à un complot contre le ministre des Terres et même contre toute la population qu’il aurait tenté de diviser. On apprend qu’une enquête est en cours.
