Rama Sithanen reprochait à Gérard Sanspeur d’avoir suspendu injustement un employé de la BOM. Vous saurez aujourd’hui qui était cet employé et pourquoi il avait été suspendu. Et aussi pourquoi il a été réintégré 5 jours après et par qui. Le plus important : vous saurez comment il y a eu tentative de la part de Sithanen et Hasnah de couvrir le plus gros scandale commis par le MSM : la création d’argent pour la MIC

C’était dans le cadre de l’enquête concernant les Rs 45 m investies par la Mauritius Investment Corporation (MIC) dans Menlo Park que la police demandera en février 2025 à la responsable des affaires légales de la Banque de Maurice (BOM), Rajshri Jutton Gopy, l’origine de toutes les Rs 80 milliards transférées à la MIC. Au tour alors de celle-ci de le demander au responsable de la comptabilité de la banque Shardhanand Gopaul.  

Si Gopaul avoue que les Rs 80 mds ont bien été créées, il soulignera que c’est le board de la BOM et le ministre des finances de l’époque Renganaden Padayachy qui avaient approuvé cette opération. Sauf que ces deux approbations disaient clairement que l’argent devait provenir des revenus issus de la vente de devises étrangères par la BOM aux banques commerciales et la STC, entre autres.

Mais alors, qui a autorisé Gopaul à créer l’argent ?

Match Gopy v. Gopaul

Gopaul répond à côté. Cependant, on apprend que c’est lui Gopaul qui recommandera une autre astuce comptable pour sauver le gouvernement MSM : celle de convertir les Rs 80 mds prêtées à la MIC en actions. « … the Rs 80 billion loan on the balance sheet of MIC would be included in Government debt. It would not be appropriate for a decision of the Bank to adversely impact the debt metrices of Government. »

Son refus obstiné de communiquer l’identité de celui qui l’a autorisé à passer outre les directives du board et du ministère des finances lui vaudra d’être suspendu le 16 juin 2025.

Rama Sithanen se tient loin de cette décision de suspension et laisse faire Rajeev Hasnah et Gérard Sanspeur. Or, le lendemain 17 juin, il veut renverser la décision de suspendre Gopaul, cela sous prétexte qu’il n’a pas approuvé la suspension.

La suspension est levée le 21 juin 2025 et Gopaul réintégré le même jour, comme-ci de rien n’était. Qu’est-ce qui s’est passé entre le 16 et le 21 juin pour que les avocats, Rajeev Hasnah et Rama Sithanen fassent un virage à 180 degrés ?

Syllogisme illogique

Nous l’apprenons à la lecture d’une lettre adressée par Gopaul à Rajeev Hasnah le 24 juin 2025. Après avoir remercié chaleureusement ce dernier pour la levée de la suspension, Gopaul donne l’explication suivante : « As per email dated 7 September 2020 from Mrs R Gopy, the Board approved “to effect transfers to the MIC as and when the Bank intervenes on the market and to provide the MIC with the Rupee equivalent of the intervention (up to USD2bn).” It is clear that rupee had to be provided to MIC and not US dollars which was the case … »

Gopaul utilise ainsi une sorte de syllogisme pour justifier après-coup le fait d’avoir créé de l’argent en arguant que puisque le compte de la MIC devait être crédité en roupies, que des roupies ont été effectivement créditées, seule la création de monnaie pouvait servir à arriver à cette fin ! Pourtant il reconnait lui-même que « to provide the MIC with the Rupee equivalent of the intervention (up to USD2 bn ! »

Analysant la situation, Rajeev Hasnah reprend la même logique bancale de Shardanand Gopaul: « On Wednesday 18th June 2025, it became clear that the funds to be invested in MIC could only have been sourced from money printing…”  

Sighted …

Et l’autorisation ? Après maints détours, le FDG affirme que “Further evidence was retrieved, which I sighted on Friday 20th June 2025 evening with the Governor along with Legal Counsel (Me. Anjeev Hurry) … Et d’accoucher enfin: « Mr. Shardhanand Gopaul acted upon approval of the then Management (Governor and/or First Deputy Governor and/or Second Deputy Governor). »

Ouf ! On apprend enfin que ce sont Harvesh Seegoolam, Mardayah Kona Yerukunondu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal qui avaient autorisé Shardanand Gopaul à créer Rs 80 mds.

Et Hasnah de conclure « Based on the evidence provided, Legal Counsel advised that the recommended course of action would be to reinstate Mr. Shardhanand Gopaul forthwith, given that he had obtained all internal approvals at all material times.”

Hasnah reconnait implicitement que le conseil d’administration de la BOM n’a jamais donné son aval. D’ailleurs, lors de la réunion du board du 21 août 2020, le directeur Antoine Seeyave avait voulu savoir pourquoi les réserves de devises allaient être utilisées pour financer des entreprises locales. Le FDG de l’époque Mardayah Kona Yerukunondu, répondant complètement à côté, déclara que l’argent servirait aux générations futures etc. Tout en soulignant que les Rs 80 mds proviendraient des réserves en devises qui seront prêtées en roupies à la MIC.

De plus, dans un communiqué du 29 mai 2020, Harvesh Seegoolam affirmait clairement : « To meet its objective, up to two billion US dollars from the foreign exchange reserves of the Bank will be made available to the MIC. »

Si Harvesh Seegoolam, Mardayah Kona Yerukunondu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal ont effectivement approuvé la création de Rs 80 mds, Shardanand Gopaul est-il blanchi ? Pas sûr car en tant qu’expert-comptable, il devait savoir que l’autorisation qu’il avait reçue était illégale, nous dit un cadre de la BOM. D’ailleurs, pourquoi ne l’a-t-il pas dit à la police mais seulement à Hasnah et l’avocat Anjeev Hurry et cela en cachette ?

Et si les trois ex-dirigeants de la BOM avaient pris la décision de contourner l’approbation du board et du ministre des Finances, pourquoi n’ont-ils pas été inquiétés ? A-t-on tenté de les couvrir ou de protéger d’autres personnes ? L’enquête ne fait que commencer.

 

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