Après deux séances, ou plutôt un et demi, le parlement sera fermé jusqu’au 28 octobre. Raison : le Leader of the House Navin Ramgoolam ira se faire soigner en Angleterre. Normalement, il aurait dû se faire remplacer à l’Assemblée Nationale par le DPM Paul Bérenger Or, pour des raisons inconnues, celui-ci n’agira pas comme Leader of the House. Donc, pas de parlement pour deux semaines.

Alors qu’il y a tant de questions à poser et à reposer et des réponses à donner, il faudra attendre que le Premier ministre (PM) revienne au pays. Trente et une questions ont dû être retirées lors de la séance du 7 octobre pour être reposées, dont dix rien que pour le PM. Parmi, des questions sur un conseiller en communication de l’ancien régime qui siégeait sur de nombreux boards, sur la commission de pourvoi en grâce, sur la défunte équipe de la SST d’Ashik Jagai, sur l’assassinat de Soopramanien Kistnen, sur le nombre et les salaires des conseillers de l’ancien Premier ministre, sur la National Agency for Drug Control qui fait tant polémiques, sur le tant promis droit de vote à la diaspora et enfin sur la SIC. On ne sait si elles pourront être posées et répondues à la prochaine séance ou après.

Car la tranche de seulement trente minutes consacrée aux questions adressées au PM, le PMQT, est de plus en plus encombrée et les questions de moins en moins répondues. Et ce n’est pas parce que Navin Ramgoolam donne des réponses interminables comme le faisait son prédécesseur Pravind Jugnauth qui, en guise d’introduction, remontait parfois au 18e siècle avant de répondre à la question. Ramgoolam le fait aussi parfois en racontant ce que l’ancien régime avait fait ou n’avait pas fait. Cependant, il faut reconnaitre qu’il n’abuse pas du temps qui lui est imparti. Le 7 octobre, il a répondu à sept PMQTs. Alors que Pravind Jugnauth répondait (longuement) à seulement deux PMQTs en moyenne.

Lacets de souliers

On se souvient comment Pravind Jugnauth élaborait ses réponses en donnant des détails inutiles. Ainsi le 13 juillet 2024, il prenait un malin plaisir à énumérer les treize accessoires mises à la disposition des policiers y compris les lacets de souliers !

Il est vrai aussi qu’il y a maintenant moins de questions supplémentaires venant des backbenchers de la majorité. Les seuls deux membres de l’opposition font ce qu’ils peuvent, les pauvres, quand ils ne sont pas interrompus par la Speaker ou le DPM, entre autres !

Ce qui cloche et qui clochait déjà avant 2024, c’est le nombre croissant de questions adressées au PM comme tel ou comme détenteur d’un autre portefeuille ministériel. Et voilà que Navin Ramgoolam a pris aussi les finances et est devenu maintenant « Prime Minister, Minister of Defence, Home Affairs and External Communications, Minister of Finance, Minister for Rodrigues and Outer Islands. »

Rien que les finances attirent beaucoup de questions parlementaires. Comme au sujet de la Banque de Maurice qui a même donné lieu à une PNQ le 7 octobre. Il ne faut pas oublier qu’il existe de nombreuses autres institutions étatiques qui tombent sous la tutelle du ministère des finances. Et que ce ministère est le plus important après le bureau du Premier ministre.

N’est-il pas temps d’amender les Standing Orders pour s’adapter aux diverses responsabilités du PM ? En laissant des questions sans réponse pour lesquelles parfois il n’y a pas de réponse écrite- quand elles ne sont pas sans cesse retirées et reposées-, ce n’est pas seulement les députés qui se sentent frustrés mais aussi et surtout la population qui attend des explications sur beaucoup de sujets.

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