Un deuxième jet a quitté Plaisance dimanche à 17h25 pour prendre Andry Rajoelina à Madagascar et l’emmener à Dubaï. C’est ce que le site Madagascar Aviation révèle. Ce deuxième jet, un Embraer Legacy 650E de la compagnie VistaJet, avait décollé de Dubaï samedi 11 octobre et atterri à Plaisance le même jour à 17h30, soit après 6 heures et 20 minutes de vol.
L’Embraer, dont n’a pas parlé Paul Bérenger – on lui a encore fait des cachotteries ? – a alors attendu tranquillement sur le parking de Plaisance. Pendant ce temps, à 0.44 dimanche, le Cessna évacuant l’ex-Premier ministre malgache Christian Louis Ntsay et l’homme d’affaires Maminiaina (Mamy) Ravatomanga et leurs proches de Madagascar atterrissait à Plaisance. Et se garait juste à côté de l’Embraer arrivé sept heures plus tôt.
Toujours au même moment, ce, alors que la polémique s’enflait à propos de l’arrivée et le débarquement de Mamy et Christian Ntsay à Maurice, un hélicoptère déposait Rajoelina et sa suite à l’Ile Sainte Marie à l’est de Madagascar. D’où un avion militaire français les a pris à son bord pour les déposer à l’Ile de la Réunion.
Atterrissage et décollage ni vus ni connus
L’Embraer a alors décollé de Plaisance dimanche à 17h25, tout aussi tranquillement qu’il avait atterri. Destination : la Réunion où il atterrira 25 minutes plus tard et s’y garera dans le parking cargo. De là, le jet a roulé vers le parking militaire où venait d’atterrir l’avion militaire français. Et hop ! la famille Rajoelina a sauté dans l’Embraer qui a décollé de St Denis à 20.48 et atterri à Dubaï le lendemain lundi 13 octobre à 3h25.
La main de Macron ?
Cette évacuation discrète mais coordonnée avec précision, avec la participation directe de l’armée française, n’a pu être organisée et exécutée qu’avec l’autorisation de Elysée. A noter qu’Emmanuel Macron a refusé d’en parler jusqu’ici. Il est clair qu’il y a la main de la France au moins dans la participation de l’Embraer de Vistajet qui est arrivée en catimini à Plaisance. On ne sait pas si les Français sont aussi complices dans l’évacuation vers Maurice de Christian Ntsay et Mamy Ravatomanga.
A savoir que l’avion militaire français ayant évacué Rajoelina vers Dubaï avait atterri sur l’Ile Sainte Marie qui appartient à Madagascar en usant des mêmes artifices qu’a utilisés le Cessna qui est arrivé à Plaisance dimanche matin : il aurait demandé la permission d’atterrir à la dernière minute. Et après avoir pris Rajoelina, l’avion a décollé en catastrophe. Il a pris les airs non en bout de piste mais à moins de la moitié de la piste.
Est-ce pour cela que Paul Bérenger n’a pas été mis au parfum de toutes ces allées et venues ? Est-ce une raison pour exclure le DPM qui agissait de surcroit comme Premier ministre par intérim ? Le débat est lancé. Quoiqu’il en soit, le DPM paraissait plutôt serein hier lors de sa conférence de presse…
Ce que l’on retient dans cette affaire, c’est que les grandes puissances savent imposer leurs décisions sur des pays comme Maurice. Mais notre pays ne risque-t-il pas d’attirer les foudres des Malgaches et de son nouveau gouvernement ?
Justement, le nouvel homme fort de Madagascar, le colonel Michael Randrianirina, a hier 15 octobre demandé à la FCC de geler les avoirs de Mamy Ravatomanga. Que fera la FCC ? Nous y reviendrons.
