L’ex-ministre de l’Egalité des genres et du bien-être de la famille – tout un programme ! – est accusée de vol à l’étalage à l’hypermarché Carrefour de Riche-Terre. Elle donne (encore une fois) le mauvais exemple. Cependant, durant son mandat, c’est elle qui faisait la leçon.

19 juillet 2022 à l’Assemblée Nationale. C’était la première fois qu’une ministre refusait de répondre à une question parlementaire. Kalpana Koonjoo-Shah, plus connue comme KKS, demandait solennellement au Deputy Speaker « Sir, with utmost respect to this House, until this Member tenders her unconditional apologies to this entire nation she has no moral rights to sit in this House. »

KKS se référait à Joanna Bérenger qui venait de lui poser une question sur le Gender Country Profile. La ministre d’alors tentait de faire revivre la polémique créée à la suite d’un vieux proverbe créole que la députée mauve avait posté sur sa page Facebook et qui disait « manze bondier caca diab. » Joanna Bérenger voulait en fait dénoncer l’hypocrisie du couple Jugnauth qui se montrait très pieux alors que sa conduite réelle démontrait le contraire. L’histoire des valises, entre autres, semble donner maintenant raison à la Junior Minister de l’Environnement.

La lang pena lezo

KKS tentait par la même occasion de détourner l’attention du scandale de ‘Sniffing’ vers Joanna Bérenger. Une conférence de presse avait même été organisée et une plainte déposée aux Casernes Centrales contre la députée mauve. Mais finalement, cette tentative de détournement de l’attention et de l’adage n’a pu empêcher l’affaire Sniffing de refaire surface.

Le 16 avril 2024, toujours en gardienne de la moralité et de la bienséance, KKS se montra indignée lorsqu’elle a cru entendre la même Joanna Bérenger lancer « li meme ine touye Kistnen. » Cela, alors que le Hansard mentionnait clairement que la députée mauve avait dit « li kine touy dimounn. » Le speaker Sooroojdev Phokeer choisit quand même de croire KKS. Et vlan ! Joanna Bérenger sera suspendue pour quatre séances. KKS est contente. L’ordre et la loi selon elle ont prévalu.

Cependant, KKS n’a pas toujours été à cheval sur le thème de la moralité. Le 4 mai 2021, c’est elle qui faisait l’objet d’une accusation de conduite immorale et ce dans l’auguste assemblée nationale. Et, encore une fois, elle était face à Joanna Bérenger. La ministre d’alors n’arrêtait pas d’interrompre le discours de cette dernière sur le Mental Health Care (Amendment) Bill en lançant sans cesse « on a point of order. » Et Sooroojdev Phokeer qui faisait le jeu de KKS ! Ce qui a causé de vifs échanges entre lui et Joanna Bérenger. Bref, un débat dans un autre débat.

The voice

Phokeer en faisait-il trop pour plaire à KKS ? On ne le sait. Toujours est-il que la ministre d’alors, hors d’elle, balança un « bousse to f .. » à l’endroit non de Joanna Bérenger mais de Phokeer. Tous les Mauriciens qui suivaient les travaux parlementaires ont entendu ces gros mots. Sauf le Speaker Phokeer. Stéphanie Anquetil, notamment, demanda la mise sous scellé de l’enregistrement et une enquête pour déterminer l’identité de l’auteure, puisque c’était une voix féminine. Pour défendre KKS, on parla déjà de bande sonore manipulée !

La Cybercrime Unit fut saisie mais n’est arrivée à aucune conclusion. Deux mois plus tard, le speaker reconnaissait que ces gros mots avaient bien été proférés dans l’Assemblée. Mais que « the voice could not be identified. » Et l’enquête de la Cybercrime Unit ? « Fruitless » affirmait Phokeer. Ou « Useless »? « The case is closed », décréta le speaker d’alors.

Kalpana Koonjoo-Shah qui insulte, qui jure, qui tire la langue. On le savait. Mais on ne savait pas qu’elle volait. Et pas du chocolat mais du rouge à lèvres. Elle, qui a la langue bien pendue, était silencieuse ce matin 22 septembre au sortir du tribunal de Pamplemousses. Un témoin a cru la voir serrer les lèvres « comme si elle faisait un effort pour ne pas lancer des jurons aux journalistes qui la pourchassaient. »

 

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