Le retour du fantôme politique (Pravind Jugnauth)
Un an de deuil, il a parfaitement raison ! Mais pas pour le pays — non, Maurice est encore debout. C’est plutôt le MSM qui, depuis pleure sa propre disparition politique. Un an déjà que le parti au soleil couchant s’est éteint, victime d’un clic mal inspiré et d’une coupure de réseau digne d’un régime autoritaire dirigé par autre qu’un élu du peuple.
Souvenez-vous : demain marquera exactement un an depuis que le gouvernement, sous la baguette de ce même Pravind Jugnauth comme Premier ministre et via l’ICTA, avait pris la décision aussi spectaculaire qu’absurde de suspendre les réseaux sociaux à Maurice. Et ce, alors même que le pays baignait en pleine campagne électorale. Une première : couper les réseaux sociaux pour sauver le pays, version MSM.
La justification officielle était “Des publications illégales susceptibles de menacer la sécurité nationale et la sûreté publique.” On aurait presque cru à une cyber-guerre mondiale.
Mais tous les Mauriciens savaient très bien que cette manœuvre visait surtout à étouffer les Moustass Leaks, ces révélations explosives sur qui tenait vraiment les rênes du pays et de ses institutions. Tous les mauriciens avaient su qui était le vrai Premier ministre ou la vraie Premier ministre.
Résultat : onze jours plus tard, tsunami électoral, le MSM balayé 60-0. La sécurité nationale, elle, a survécu. Pas le parti.
Et aujourd’hui, ironie suprême, le même homme revient nous faire la leçon sur la gestion du pays et la bonne marche des institutions ! Après avoir muselé Internet, essayer d’intervenir dans des affaires en cour visant les membres de son parti e sans oublier les nombreux cover-up, voilà qu’il se découvre soudain une passion pour la transparence. On en rirait si ce n’était pas si triste.
Dieu merci, il a au moins eu la délicatesse de nous rappeler cet anniversaire d’un an de deuil — car à force de scandales dans le nouveau gouvernement, les Mauriciens risquaient presque d’oublier Pravind Jugnauth et son MSM.
Mais toutefois soyons justes : aujourd’hui, ceux impliqués dans les affaires sont inquiétés, pas protégés. Rama Sithanen, Kishore Beegoo et le dernier en date : Junaid Fakim, dont la famille est tres proche de Navin Ramgoolam.
Ce n’est plus l’époque bénie du cas Kistnen, ni celle de la fameuse Stag Party, où Pravind nous servait des histoires abracadabrantes inspirées de son propre personnage : un mélange de candeur et d’ego surdimensionné.
Et puisqu’on parle de récits imaginaires, sa nouvelle fable du “Reward Money” mérite une mention spéciale. Heureusement, ses réponses d’alors sont consignées dans le Hansard, cette sorte de musée du “fait politique alternatif”, où ses déclarations demeurent gravées, témoins d’une époque où la réalité pliait sous le poids de la communication.
Un an plus tard, le MSM pleure encore son sort, Pravind s’accroche à sa plume de narrateur, et le pays, lui, continue de tourner — mais plus important, les citoyens vivent sûrement avec plus de liberté et ne sont guère intéressés de savoir la position du MSM sur les récents scandales.
Car une chose est sure, il n’y aura pas pire que le MSM de Pravind Jugnauth. Du moins, on l’espère.
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