Lors d’une conférence de presse du 19 août, Bruneau Laurette est revenu sur ce qu’il n’avait pas cessé de dénoncer depuis 2022 : la proximité de certains policiers avec les trafiquants de drogue et les opérations de planting. Cependant, à la lumière des récentes révélations, il est en mesure maintenant d’ajouter un autre élément à l’affaire : comment la SST et Jagai faisaient tout non pour combattre le trafic de drogue mais pour en profiter grâce au Reward Money.

Pour lui, tout a commencé avec la nomination le 2 août 2021 d’Anil Kumar Dip comme Commissaire de Police par intérim et l’amendement du Standing Order 122 de la police permettant le paiement de Reward Money avant que l’affaire ne soit décidée par la justice. Suivi par les promotions de Jagai, Gungadin, Bahadoor et Seewoo qui décideront et paieront, parfois à eux-mêmes, des récompenses.

Informateurs-trafiquants

Selon Bruneau Laurette, certains informateurs de Jagai sont en fait des trafiquants comme un certain Mike Gregory et Ti Kavi. Et des policiers eux-mêmes des trafiquants… De rappeler comment les 100 kg de drogue saisis le 3 octobre 2022 par la SST à Rivière Noire avaient été ’empruntés’ par Jagai à Franklin pour simuler une saisie et obtenir une récompense. Cette drogue a été probablement réutilisée pour piéger Bruneau Laurette le 4 novembre 2022. On se souvient également comment ces 100 kg deviendront 52 kg par la suite.

Tous les délits réunis

Ce qui fera dire à Laurette que ce sont les mêmes flics qui effectuent les descentes, qui plantent de la drogue, qui approuvent le paiement de Reward Money et qui en bénéficient. Ce n’est pas tout, puisque, ajoute-t-il, ces mêmes policiers blanchiront cet argent sale en l’investissant dans des entreprises et l’achat de voitures luxueuses.

Ces actes, à commencer par l’amendement au Standing Order 122 et les promotions accordées pour contrôler le Reward Money constituent selon lui un complot « to defraud the State.” Pour Bruneau Laurette « l’enquête doit remonter plus haut, à la dame qui était en conversation avec Jagai lors de l’arrestation d’Akil Bissessur, à l’ex-ministre des Finances qui avait augmenté les fonds de Reward Money et à Pravind Jugnauth qui était en charge de la police. »

Il se demande même si les instructions pour amender le standing order 122 ne provenaient pas de ces personnes. Pour lui, le montant du Reward Money partagé était celui de la mise à prix de l’opposant au régime MSM qu’il fallait neutraliser. « Il faut remonter aux réels commanditaires » lance l’activiste.

Bruneau Laurette a parlé aussi, bien sûr, du rôle d’Anil Kumar Dip. Et du fils de ce dernier qui était dans le business de location de tractopelles en pratiquant des prix bas. « Il est clair que ce business ne servait pas à gagner de l’argent mais à en blanchir. » Tout en rappelant l’affaire de saisie de drogue dans une tractopelle…

Extorsions, maris jaloux et cie.

L’activiste citera le nom de plusieurs membres de la défunte SST qui se sont enrichis inexplicablement et qui utiliseraient des activités commerciales pour cacher l’origine illicite de leur fortune. Pour lui, ces actes illégaux ne s’arrêtent pas à la drogue et au Reward Money mais il y avait aussi « extorsions, chantages etc. dont ont été victimes le Dr Jeetun, entre autres. »

Ivann Bibi a justement abordé les activités de « mercenaires » de la SST. Exemples : planting chez le fils de Manan Fakoo commandité par un mari pharmacien jaloux et chez une certaine Ramasamy qui n’a pu quitter le pays en raison d’une fausse accusation de trafic de drogue à la suite d’un complot fomenté par son ex-mari jaloux et la SST.

Il évoque même un cas où Rs 50 000 auraient été exigées d’un homme pris avec une gramme de cannabis. Et lorsque ce dernier n’a pu trouver cette somme, 9 grammes auraient été ajoutées par la SST et l’homme poursuivi pour trafic de drogue !

Héroïne au glucose

Ivann Bibi a rappelé des cas de drogues saisies dont une partie a été volée par un policier et retrouvée dans son locker personnel aux Casernes Centrales. Ainsi, dit-il, « de la drogue saisie a été remise sur le marché par la police elle-même ! » Il a cité un autre cas à la station de police de Rose Hill. Et un autre, encore plus ahurissant : une partie d’héroïne saisie – qui vaut beaucoup plus cher que du cannabis – a été volée par un policier et remplacée par du … glucose. Cela, après que le Forensic Science Laboratory avait déjà effectué la vérification.

Autre activité de la SST, de l’ADSU et de ses ‘informateurs’ : demande de protection Money. Ti Kavi, réputé proche de Jagai, serait celui qui faisait la demande auprès de commerçants, affirme Ivann Bibi.

Pour finir, il fait une requête au bureau du DPP pour que les affaires de drogues saisies dans des conditions troubles soient rayées vu que les membres de la SST qui y sont impliqués n’ont plus de crédibilité avec l’affaire de Reward Money. Et surtout en raison de l’épreuve inutile que subissent les victimes de ces ‘plantings’, en termes de stress, d’interdiction de quitter le territoire et d’autres tracasseries judiciaires.

 

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