Les autorités mauriciennes ont déjà autorisé le commandant du Cessna à quitter le territoire. Cela, malgré les promesses de le sanctionner pour violation des règlements de l’aviation et surtout l’importance de son témoignage dans toute cette affaire
A la fin du rapport d’enquête sur l’atterrissage le 12 octobre du jet privé transportant, entre autres, l’ex-Premier ministre malgache Christian Ntsay et l’homme d’affaire Maminiaina ‘Mamy’ Ravatomanga, il est écrit noir sur blanc « the Department of Civil Aviation is seeking advice from the Attorney General’s Office on possible legal action against the pilot and the aircraft operator for breach of Civil Aviation regulations for having taken off without obtaining prior permission of the Department of Civil Aviation of Mauritius. The Department of Civil Aviation will also report to the Malagasy Civil Aviation Authority the breach of provision of the Aeronautical Information obligations. »
Le rapport rédigé par le secrétaire du Cabinet Suresh Seebaluck est daté du 14 octobre.
Le 17 octobre, le communiqué du conseil des ministres annonçait que « The Acting Director of Civil Aviation has referred the matter to the Police for enquiry as it is felt that a criminal offence might have been committed by the pilot who failed to submit an application to the Director of Civil Aviation not less than 10 hours before the intended flight. The Police will then seek the advice of the Director of Public Prosecutions on whether there should be any prosecution on the basis of the findings of their enquiry. »
Tout en ajoutant que «The former Prime Minister and one of the pilots have already left Mauritius while the businessman, Mr Maminiaina Ravatomanga is still in Mauritius … » On pensait que c’était le copilote qui a quitté le pays.
Allowed to escape justice
Or, le 28 octobre au parlement, répondant à une question supplémentaire de Joe Lesjongard, Navin Ramgoolam confirmait ce que l’on craignait : « There were two pilots, I suppose you are referring to the captain of the aircraft. Again, when the checks were done, nothing was found against him. He was allowed to leave … »
Selon le rapport de Seebaluck, Christian Ntsay a quitté Maurice le lendemain même de l’atterrissage, soit le 13. On ne sait pas si le pilote accompagnait ce dernier. Si oui, ce serait incroyable puisqu’alors que le conseil des ministres promettait une enquête le 17 octobre sur lui, il avait déjà filé ! Petit détail : le commandant Ramanantsoa Mijarizaка a un passeport français.
Même s’il est parti après le 17 octobre, personne ne pense qu’il ait été interrogé puisque Ramgoolam déclarait le 28 octobre au parlement que « when the checks were done, nothing was found against him. He was allowed to leave. » Ramgoolam se référait sans doute au World Check effectué par le Passport and Immigration Office (PIO). Or, l’enquête promise et vite oubliée concernait la raison du décollage du Cessna de Madagascar pour Maurice sans le feu vert de Plaisance et aussi les diverses raisons fournies pour l’atterrissage en urgence.
Il n’y a donc pas pu avoir d’enquête de l’Aviation Civile, de la police, du bureau de l’Attorney General ou du DPP ! Et pourtant, une enquête s’imposait vu le contenu du rapport.
Le témoignage du pilote était important non seulement pour déterminer s’il devait être sanctionné comme pilote mais pour comprendre toute l’histoire de cette fuite de l’ex-PM malgache et de Ravatomanaga. Le pilote serait le seul à pouvoir expliquer, par exemple, pourquoi il a fait des boucles avant d’atterrir à Plaisance. Et il y a tant d’autres mystères à éclaircir.
Malheureusement, l’on ne saura jamais, du côté mauricien, qui a vraiment pris la décision politique d’autoriser l’atterrissage du Cessna et du côté malgache, ce qui s’est vraiment passé lors de cette cavale. Il ne reste que Ravatomanga. Or, il est toujours en clinique. Et même s’il est interrogé à propos de l’atterrissage, il pourra toujours dire qu’il n’était que le passager.
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