Sébastien Sauvage dénonce avec force les projets de nouvelles routes

C’est Sébastien Sauvage qui l’a dit le 2 juin lors d’une conférence de presse que son ONG Eco-Sud a organisé avec Carina Gounden de MRU 2025. Il se référait au projet de route M 4 près de la vallée de Ferney que le nouveau gouvernement veut relancer. (Tout comme d’autres projets farfelus tels que le Ring Road ou le Harbour Bridge, cela alors que Port Louis se vide petit à petit de ses bureaux.) Et pourtant, dit le militant écologiste, « la caisse est vide. »

Il soutient que les études notamment aux Etats-Unis ont démontré que plus on construit des routes, plus il y aura de véhicules, selon la loi de Induced Demand. Et que malgré la construction de toutes ces routes, flyovers etc.pour supposément fluidifier la circulation, la congestion routière s’empire de jour en jour avec une augmentation de 78% de voitures entre 2015 et 2024.

« Pourquoi alors ces routes ? » se demande-t-il. « Est-ce pour valoriser financièrement les terres jouxtant ces routes ? » A une question d’un journaliste, Sébastien Sauvage admettra qu’il est possible aussi que ce soit les commissions perçues qui motivent ces projets. 

Il souligne que l’autoroute M 4 qui longera la Vallée de Ferney apportera avec elle des polluants émanant des véhicules et qui affecteront la flore et la faune exceptionnelles s’y trouvant.

Carina Gounden rappelle que c’est Navin Ramgoolam qui avait en 2005 annulé le projet d’autoroute M 4, connu à l’époque comme le Southern Eastern Highway, après la campagne menée par Nature Watch et Eco-Sud notamment, pour sauver la Vallée de Ferney. Carina Gounden lance un appel à Navin Ramgoolam pour qu’il agisse pareillement pour protéger notre littoral et relancer l’organisme Maurice Ile Durable qui a été brutalement et promptement démantelé par le MSM en 2014.

C’est assez !

Sébastien Sauvage a parlé aussi d’une préparation en cours d’un projet de décret par le ministère de la Pêche concernant l’observation des baleines et des dauphins. « On continue à nager avec ces cétacés impunément et c’est un gros business. » Il déplore le harcèlement dont sont victimes ces mammifères marins et plus particulièrement les cachalots qui mettent bas dans nos eaux.

Tout cela, rien pour que les nageurs se prennent en photo !« Quel genre d’industrie touristique voulons-nous ? Celle qui exploite ces animaux ? »

Venant au problème du blanchissement de nos coraux et de leur mort lente, Sébastien Sauvage soutient qu’il ne faut pas tout mettre sur le dos du changement climatique. « Nous détruisons nos mangroves, nos zones humides. Nous construisons trop près de la côte. Tout cela contribue, avec les eaux usées, à détruire nos coraux. » Les Coraux sont essentiels, rappelons-le, pour protéger la flore marine et nous préserver contre l’érosion côtière.

Maurice n’est pas le Canada

Justement, Carina Gounden a longuement parlé de la nécessité de préserver notre littoral contre notamment l’érosion. Elle dénonce la bétonisation excessive de nos côtes et dit halte aux constructions sur les Pas Géométriques. Elle propose même que les autorités réfléchissent à un recul stratégique des constructions, y compris des hôtels. Cela, alors qu’il ne reste que 15% de plages réellement publiques. Tout en condamnant dans la foulée l’explosion des Smart Cities et autres Invest Hotel Schemes. « On fait comme-ci nous avons un territoire immense comme le Canada ! »

Elle a souligné à de nombreuses reprises que pour mieux gérer notre territoire, nous avons besoin de l’aide du Ministère des Terres qui a tous les pouvoirs pour ce faire.