Un contrat accordé et étendu par les travaillistes à Sotravic avant 2015, dénoncé mais pas trop par le MSM fait l’objet d’un litige. Arrive Patrick Assirvaden en 2024, et le litige serait en voie d’être conclu. A l’avantage de Sotravic.
Sotravic avait obtenu en décembre 2009 du gouvernement travailliste un contrat pour la pose de canalisations d’égout sous le ‘Plaines Wilhems Sewerage Project- Stage 1’, numéro WW80. Le projet long de 103 km et pour un montant de Rs 2 842 498 362 ne sera pas terminé à la date convenue du 31 mai 2014. Sotravic obtiendra le 3 juin 2014 une extension pour le 10 novembre 2017 et une ‘variation order’ pour un montant revu à Rs 3 920 360 438.
Le 27 avril 2015, le nouveau gouvernement Lepep annule la variation en ramenant la date de livraison au 30 novembre 2016 et en réduisant le montant du contrat à Rs 3 152 497 924. Sotravic n’est pas contente et fait une réclamation de Rs 414 m à la Wastewater Management Authority (WMA).  Rs 135 m lui sont payées, et le restant, Rs 279 m, représentant des ‘prolongations costs’, lui sont refusées. L’ex-ministre Ivan Collendavelloo nomme le 30 août 2019 un ingénieur indépendant, Ramen Bahadoor, pour examiner toute la réclamation, payée et non-payée.   
Dans son rapport, l’ingénieur note d’abord que Sotravic avait accepté l’extension sans exiger de ‘prolongation costs’ (qui sont basés sur les jours additionnels à travailler couvrant la main-d’œuvre, le coût des équipements etc.) Bien plus, l’addendum en date du 6 novembre 2014 au contrat, constate-t-il, et portant les noms du Dr M.E. Allybokus, de Pierre Ah Sue et d’Emmanuel André n’a jamais été signé. S’il l’avait été, dit Bahadoor, la demande de ‘prolongation costs’ n’aurait pas tenu la route car Sotravic aurait, par sa signature, exclu toute réclamation de coûts additionnels. Une astuce tolérée à l’époque par la WMA et le ministre de l’époque ?
Ramen Bahadoor constate en outre que les réclamations de Sotravic ne représentent non seulement les 1 032 jours supplémentaires de travail mais les kilomètres en longueur et les centimètres en profondeur additionnels à creuser pour installer les canalisations. Il trouve étrange cette réclamation car le contrat alloué à Sotravic couvrait la construction mais aussi la conception du projet (Design and Build). C’est donc la faute à Sotravic, écrit-il dans son rapport, si elle n’avait pas calculé avec précision la distance et la profondeur des canalisations. Tout en rappelant que les prolongations costs ne sont normalement payés que s’il y a eu une modification du projet de la part de WMA ou tout autre événement hors du contrôle de Sotravic.
Bénéfices à payer 2 fois
Les réclamations de Sotravic, constate également l’ingénieur, incluent des ‘Head Office Overheads’ de Rs 296 m qui sont en fait les profits de Sotravic. Si la WMA les honorent, prévient-il, Sotravic sera payée 2 fois sous cette rubrique ! C’est le consultant italien C. Lotti & Associati Spa employé par WMA qui avait approuvé ces réclamations même s’il les avait réduites de Rs 737 m à Rs 414 m. Une autre astuce avec la complicité du consultant ?
Ramen Bahadoor préconise donc non seulement de ne pas payer les prolongation costs de Rs 279 m mais d’exiger le remboursement des Rs 135 m déjà payées. Pour lui donc, il y a eu réclamation injustifiée de Rs 414 m.
Or, selon des rumeurs et une déposition faite par Rajen Valayden à la FCC le 27/5, le ministère des Infrastructures Publiques aurait accepté de régler l’affaire à l’amiable mais – surprise ! – en payant Sotravic Rs 414 m. Ramen Bahadoor se serait-il trompé dans son rapport ?
Le plus inquiétant c’est que la somme serait remise à Sotravic seulement alors que le contrat avait été alloué au Joint-Venture Thymian Holding Gbr -Sotravic Ltée. L’affaire sera entendue le 4 juillet 2025, date à laquelle nous saurons si les craintes de Rajen Valayden étaient justifiées. Sollicité, le ministère des Infrastructures Publiques ne nous a pas encore répondu. Sotravic non plus.