Les travaux d’un parlement avec 59 membres du gouvernement et 2 de l’opposition ne sont pas très passionnants à suivre. Surtout si les back-benchers ne s’intéressent qu’à leur circonscription
Avec seulement 2 membres, l’opposition ne peut poser qu’un nombre limité de questions, 4 au maximum. Le Leader de l’opposition, lui, ne peut pas poser de PQ ou de PMQT, se contentant de sa PNQ. Ce qui ne fait qu’un opposant en la personne d’Adrien Duval. Et l’on sait comment il est rudoyé à chaque fois qu’il prend la parole ! Quant à Franco Quirin, même s’il a parfois des questions intéressantes, il a tendance toutefois à ne vouloir cibler que son rival ministre des Sports.
Quant aux back-benchers de la majorité, leurs questions étaient censées nous renseigner sur ce qui se passe dans le pays ou ce qui s’est passé sous le précédent régime. Or, dernièrement ils le font de moins en moins. On ne sait pas s’ils craignent l’effet boomerang ou alors s’ils manquent d’idée. Pourtant, les scandales sous l’ancien régime ne manquent pas.
Il est vrai que certaines de leurs questions et surtout les questions supplémentaires peuvent parfois prendre le ministre interrogé de court et causer de l’embarras. Comme ce fut le cas avec la question additionnelle de Raviraj Beechook à Michael Sik Yuen sur l’affaire STC/MMG. D’autre part, des questions sont supprimées juste avant la séance parlementaire même si elles ont passé l’étape de la réunion parlementaire. Tel fut le cas pour une question de Reza Saumtally sur le projet d’autoroute M 4. Sujet très embarrassant ! Comment justifier les Rs 10 milliards du projet alors que l’on demande aux 60-65 ans de se sacrifier ? Il semble donc que par prudence, on évite ce genre de sujets.
Intérêt accru pour l’Etat Civil
Pour la séance d’hier (14/7), les back-benchers Chetan Baboolall, Ashley Ramdass, Stephanie Anquetil, Chitraduthsingh Lukeeram et Anabelle Savabady se sont concentrés sur des sujets liés à leur circonscription plutôt qu’aux sujets nationaux. Il faut dire qu’ls s’intéressent invariablement aux Wellness Parks, toilettes publiques, nids-de-poule, terrains de foot, dispensaires, incinérateurs, feux de signalisation et surtout aux stations de police et de pompiers. Ashley Ramdass, lui, est revenu plusieurs fois avec la même PMQT concernant le bureau d’Etat Civil de sa circonscription après que la question n’avait pas été répondue auparavant.
Et comme-ci ce n’était pas suffisant, il y a parfois des questions supplémentaires qui suivent où la députée, à l’instar de Stéphanie Anquetil, invite le ministre concerné à aller faire une visite des lieux. Justement, celle-ci, qui est pourtant Chief Whip, ne semble pas s’émouvoir qu’il y ait autant de questions relatives à une circonscription et concernant un sujet très particulier. Et pour cause, elle en abuse elle-même !
Ces sujets régionaux, nous dit un ancien élu, auraient pu être entretenus hors de l’Assemblée Nationale ou alors à l’heure de l’ajournement des débats. Ces interventions, explique-t-il, ne sont à vrai dire pas des questions mais des signalements au ministre concerné. Or, il n’y a même pas eu de tranche pour les « Specific Matters to be raised on Adjournment » depuis novembre 2024.
En attendant, le parlement est devenu un lieu où l’on se prélasse ou l’on s’auto-censure. A l’exception des députés Arvin Babajee, Roshan Jhummun, Ram Etwareea, le Dr Farhad Aumeer et, dans une moindre mesure, Kushal Lobine.
