Rama Sithanen a passé plus de 25 minutes lors de sa conférence de presse du 13 août, après la réunion du Monetary Policy Committee, à parler de sa vie, de sa carrière, de ses études, de son fils, de sa belle-fille etc. C’est sans compter les 60 minutes pour annoncer que les taux d’intérêt demeureront … inchangés. Et tout cela, en anglais svp ! « On aurait dit un concours d’ego, pas un moment de transparence » nous dit un banquier.
Le gouverneur de la Banque de Maurice (BOM) a, en fait, profité de cette occasion pour se défendre et défendre son fils Tevin. Ainsi, au sujet du message Whatsapp dans lequel ce dernier affirme qu’il parlera « to Dad » pour faire virer quatre employés de la BOM ? « C’est un faux » dit le père. Malheureusement, personne ne lui a demandé si la police a enquêté sur ce message. Rama Sithanen a toutefois évité de parler de l’affaire Pulse Analytics/ Menlo Park et de l’affidavit de Marie-Queenie Adam dans lequel Tevin SIthanen est accusé d’avoir menacé Aditi Boolell. Il a éludé également l’arrangement à l’amiable envisagé sur ce dossier.
Sithanen écolo ?
Son refus à ce que Manou Bheenick soit nommé chairman à la SBM parce que ce dernier poursuit la BOM ou le gouvernement ? Non, dit Sithanen, « Bheenick a le droit de poursuivre qui il veut. » Tout en ajoutant « mais il lui faut être ‘fit and proper.’ » Encore une fois, personne n’a pensé à lui demander pourquoi juge-t-il alors Bheenick non ‘fit and proper’.
Une nouvelle licence bancaire délivrée par Sithanen ? Démenti de ce dernier. Pourtant, le changement de proprio d’Afrasia Bank exigeait l’autorisation de la BOM. Aucun journaliste ne lui a demandé non plus qui était le réel Transaction Advisor dans ce deal.
Si Rama Sithanen a dit tout le bien qu’il pense de Paul Bérenger, il n’a pu s’empêcher de lui lancer indirectement des piques. « Je n’ai pas été nommé parce que je suis le fils de quelqu’un, moi. » Et pour contrer le DPM sur la politique énergétique, Sithanen s’est montré soucieux de notre balance des paiements et de notre environnement : « il nous faut de l’énergie renouvelable. »
Il critiquera aussi le budget : on n’augmente pas les droits de douane sur les voitures en l’annonçant un mois à l’avance car cela provoquera une ruée vers les concessionnaires d’automobiles. Rama Sithanen a raison sur ce point.
Qui négocie ?
Le gouverneur de la BOM a balayé également toute démarche du gouvernement de le faire partir. Cependant, selon nos informations, les finances ne seraient pas satisfaites de la façon dont il traite le dossier MIC. Sithanen avait déclaré en mars 2025 qu’il était en train de négocier avec les bénéficiaires de l’argent de la MIC pour voir s’ils peuvent rembourser avant la date d’échéance et payer à des taux d’intérêts qui reflètent mieux celui du marché.
Or, les résultats se font attendre surtout lorsque l’on se rappelle que Sithanen avait tenu à préciser que ces entreprises n’étaient pas obligées de le faire. Ce qui laisse la porte ouverte à des négociations secrètes et pourquoi pas à des pratiques condamnables ? On a même eu vent d’un terrain de la MIC qui allait être bradé…
Le bonheur est dans les prêts
L’un des plus gros scandales a trait à l’acquisition par la MIC d’un projet de Smart City sur papier d’Omnicane. Le prix payé serait exagéré. Ce qui a eu pour effet d’affecter le bilan de la MIC et de la BOM. Or, c’est cette même BOM qui approuvera en avril 2025 l’achat de Spice Finance par Omnicane qui se tourne ainsi vers le business de crédit. Cela, avec l’argent de la BOM qui continuerait ainsi à enrichir le secteur privé sous Sithanen.
Pour rappel, il est question de Rs 21 milliards avancées par la MIC au secteur privé avec des taux d’intérêts parfois de moins de 3% ! Malgré ses promesses, Sithanen n’a jamais communiqué sur ces taux et les autres conditions de ces facilités.
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