Celui qui terrorisait la population durant plus de 3 ans avec son équipe très spéciale paraissait aujourd’hui le 10 septembre bien moins fier et arrogant, avec ses mains qu’il tentait de cacher sous son blouson en cuir. Pas plus tard qu’hier, Ashik Jagai tentait d’intimider le journaliste Tariq Hussein qui voulait lui prendre en photo.
Toujours hier, le SP faisait l’objet d’une déposition de la part de Bruneau Laurette qui dénonçait une rencontre que celui-ci aurait eue avec Steven Mootoocurpen, accusé de blanchiment d’argent. Une accusation qui est en relation avec l’inculpation du fils de Jagai Allysaheb pour le même délit et non avec celle portée contre le SP.
La Financial Crimes Commission (FCC) n’a pas encore pu retracer un lien entre le père et le fils pour blanchiment d’argent même si elle a de sérieux soupçons qu’au moins une partie de l’argent injecté par Allysaheb dans ses businesses proviendrait de Reward Money détourné présumément par le papa.
Précautions judicieuses
Comme le SP et son fils ne possèdent en commun, aucune entreprise, fût-elle de nettoyage, de commerce en gros ou autres de restauration, l’inculpation et remise en liberté provisoire de l’un n’interdit pas selon la Bai Act qu’ils se parlent entre eux, car poursuivi pour des faits différents. Cependant, cela ne permet pas au papa d’interférer auprès d’un témoin potentiel dans l’affaire concernant son fils. Comme il l’a fait en téléphonant à un comptable travaillant pour son fils pour lui dire d’un air menaçant, connu des journalistes comme Tariq Hussein, « Guet bien ki ou pou dire… » Il y aurait donc eu non seulement interférence mais intimidation.
Le pauvre comptable qui était justement interrogé par les limiers de la FCC a fini par avouer cette menace qu’il a subie. Et c’est pour cela que la FCC a choisi d’inculper Ashik Jagai sous l’article 141 (2) de la FCC Act qui est plus large car stipulant que « Any person who (a) interferes with a potential witness in relation to an investigation or prosecution for an offence under this …shall commit an offence. » C’est-à-dire que Jagai père aurait commis un délit même si l’affaire dans laquelle il est intervenu ne le concerne pas directement mais son fils.
Cependant, le SP a aussi été hier inculpé provisoirement pour violation de l’article 22 (a) (iv) de la Bail Act qui prévoit qu’un accusé commet un délit s’il « breaches any other condition imposed on him for his release on bail. » On ne saisit pas trop pourquoi cette disposition a été choisie…
Quoiqu’il en soit, si le chef d’accusation tombant surtout sous la Bail Act est maintenue, non seulement Ashik Jagai risque la prison mas il lui sera difficile d’obtenir la liberté conditionnelle lorsqu’il passera au tribunal la semaine prochaine.
Menotté ou pas ?
Si à la FCC, on nous jure qu’Ashik Jagai a bien été menotté en sortant du Réduit Triangle, on nous dit n’être pas au courant si le SP l’a été au sortir de la Cour de Port Louis. Un témoin nous affirme que Jagai n’a pas été menotté lorsqu’il a quitté le box des accusés. A la fin, on ne sait pas si Jagai avait les mains libres ou pas puisqu’il les couvrait de son blouson. Entre confrères on ne menotte pas ?